Rémi Landry (Mazzuolo), peintre et sculpteur, vit dans la grande région de Montréal. Après le secondaire, son désir de créer, l'amène vers des études dans les métiers traditionnels. Ainsi, au début des années 2000, il complète une formation professionnelle en ébénisterie et finition de meubles. C'est là qu'il s'initie à la sculpture sur bois et à la finition des couleurs. Son parcours l'emmène finalement loin des arts, puisqu'il rejoint la fonction publique. Longtemps freiné par le sentiment et la peur d'être différent, il jongle néanmoins avec l'idée de créer. Ce n'est qu'en 2018 que le retour aux sources s'opère. L'appel est brutal et libérateur. Ce sentiment d'être différent devient alors la pierre angulaire de son processus créatif, alors qu'il s'initie à la résine, qu'il combine à la sculpture. Dès lors, il signe ses œuvres « Mazzuolo », « maillet » en italien. Il joue avec les couleurs dans le processus de moulage. Le processus demande beaucoup de spontanéité de la part de l'artiste, qui voit son œuvre évoluer au cours de l'exécution. Il explore les textures, les couleurs et les effets cellulaires par superposition de couches, ce qui révèle la profondeur de la matière. Antagoniste, il sculpte traditionnellement le bois avec précision et maîtrise. Parfois ces deux mondes se rencontrent sur un tableau et le résultat est captivant : une œuvre que l’on admire dans son ensemble, puis qui nous attire dans ses détails, jusqu’à vouloir la toucher pour en saisir la profondeur, comme si l’œil ne suffisait pas. Quand elles ne sont pas abstraites, ses œuvres s’inspirent de la nature, de l’eau et des animaux. Son processus créatif repose sur une recherche perpétuelle d’effets esthétiques insolites résultant des caractéristiques de son médium de prédilection, la résine. Sa démarche s’engage désormais dans un dialogue entre le concret et l’abstrait, dialogue qui tend à évoquer, de manière subtile, un sens, une philosophie intrinsèquement liée à l’œuvre. La réalisation de ses œuvres allie son savoir-faire technique et son imagination. L’artiste est stimulé par la réalisation de tableaux de grands et très grands formats où la réflexion maîtrisée de la lumière participe au style pictural. Avec des idées en tête, il mesure et prépare les volumes de résines et de pigments dont il a besoin pour leur donner vie. Ensuite, il coule les multiples couches de résine pigmentée dans un cadre, une cale, autour d’un support en bois. Une fois la résine coulée, avant qu’elle ne durcisse, il peint au couteau à palette, créant des effets chromatiques et de texture. Après de nombreuses expérimentations, il parvient à maîtriser le médium et à interagir avec lui, tout en restant réactif à l’ici et maintenant de la création. A la superposition de couches colorées, qu’il nivelle selon sa visualisation préalable, s’ajoute l’investissement d’une troisième dimension. En incorporant des sculptures sur bois ou en incrustant des objets (généralement de vraies pierres et des métaux précieux), il fait sortir du cadre des éléments de ses tableaux et influence la réflexion de la lumière. C’est le durcissement de la résine (la cure) qui permet aux incrustations de fusionner littéralement avec l’œuvre.